Motion commune des étudiants de Brest, Rennes, Nantes, Tours, Paris 5, Paris 7, Paris 13, Lille, Strasbourg, Nice, Toulouse et Bordeaux.
Nous vous demandons de retirer le texte de l’avant projet de décrets de l’article 52 de la loi de santé publique du 9 août 2004 et de reprendre les concertations avec les acteurs de terrain.L’ensemble des étudiants de ces universités demandent la modification du projet de rédaction des décrets d’application de l’article 52 pour les raisons suivantes :
Ce texte, s’il aboutit, est la mort annoncée des psychologues cliniciens pour une catégorie de psychothérapeutes sous formés aux quatre méthodes décrétées nécessaires pour pratiquer les psychothérapies. Ce texte ramène la prise en charge psychologique à une pratique réductrice et normalisante.
Si une formation de base en psychopathologie des psychothérapeutes est nécessaire, il n’en est pas question pour les psychologues qui ont déjà cette formation de base à l’intérieur de leur cursus universitaire. Les psychologues cliniciens assurent à l’heure actuelle des suivis psychothérapeutiques.
Il nous semble incontournable de garder la spécificité des approches permettant une connaissance approfondie d’un champ théorique, ce que ne permet plus la polyvalence sous jacente induite par la « connaissance des quatre principales approches de psychothérapies ». Seule la spécificité peut permettre une garantie de qualité d’étude et de pratique, qui permet une éventuelle approche complémentaire des divers champs. Il nous semble important en tant qu’étudiants de garder le libre choix du champ théorique dans lequel il souhaite approfondir ses connaissances et y inscrire sa future pratique.
Par ailleurs, il est amplement démontré que la formation à la psychothérapie ne saurait être complète sans que l’acquisition des connaissances ne soit accompagnée d’une traversé subjective issue d’une psychanalyse ou d’une psychothérapie. Or cette expérience doit résulter d’un choix personnel indépendant d’une formation universitaire. Cette dernière ne peut donc garantir qu’une formation propédeutique, certes nécessaire, mais insuffisante !
Nous vous demandons aussi de garantir que le titre de Master ne soit délivré que par l’université publique ou les universités sous contrats.
Pour conclure, ce décret indique une connaissance superficielle des formations universitaires actuelles et des problèmes épistémologiques propres au champ des psychothérapies.
Nous vous demandons solennellement de retirer ce texte et de reprendre les concertations avec les acteurs de terrains.